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41. Signes précurseurs d’une difficulté

Une parole douce apaise la fureur,
une parole blessante fait monter la colère
(Proverbes 15 v1)

Un psychologue américain, John M. Gottman, a beaucoup travaillé sur les signes prémonitoires de difficultés, au point qu’il prétend être capable de prédire un divorce en observant pendant cinq minutes la façon dont les conjoints se disputent. Sans le suivre dans ses prétentions qui ne prennent pas en compte l’évolution des personnes, nous retiendrons sa distinction entre les couples « émotionnellement intelligents » promis à un mariage durable, et les autres qui doivent travailler à le devenir :

Plus un enfant est conscient de ses propres émotions, mieux il est capable d’entendre les autres et de s’entendre avec eux, et plus l’avenir lui sourit, quel que soit son quotient intellectuel. […]  Les partenaires amoureux peuvent eux-aussi acquérir les bases de ce savoir-faire[1].

D’après lui, les mariages heureux se ressemblent sur trois principaux points :

  1. une profonde amitié : l’amitié, qui attise les flammes de l’amour, se traduit notamment par un véritable respect mutuel, et le plaisir d’être en compagnie de l’autre ;
  2. le succès des tentatives de rapprochement : tout le monde fait des erreurs et blesse son conjoint. Ce qui importe, c’est le succès des tentatives de rapprochements, et comme les conflits évoluent, il importe d’inventer sans cesse de nouvelles ;
  3. le partage de valeurs communes : lorsqu’un conflit éclate, et que le dialogue ne permet pas de le résoudre, il ne sert à rien d’ajouter des arguments, car l’émotion prend alors le pas sur la raison. Il peut être possible de se référer aux valeurs communes, qui constituent un point de référence dans le couple et permettent parfois de faire baisser la tension et de se réconcilier malgré l’inconciliable.

A l’inverse, John M. Gottman évoque une série de sept indices laissant présager une séparation des époux : [Jean Gottman, op. cit. p 46 et sq.]

  1. Un démarrage brutal des conversations : un indice évident de la qualité d’une relation est la façon dont les discussions démarrent. Lorsqu’elles démarrent brutalement sur une critique, il y a de fortes chances que l‘autre répondra de la même manière, par mimétisme.
  • La critique : il y a une différence fondamentale entre un grief à propos d’un événement ou d’un objet, et une critique portant sur la personne. Le passage des conflits d’objets aux conflits d’identité est l’un des signes précurseurs de graves difficultés pour un couple.
  • Le mépris : lorsque les conflits d’identité perdurent et s’entretiennent, une surenchère consiste à chercher à rabaisser l’autre par le mépris.
  • L’attitude défensive : face à la violence et au mépris de l’autre, un des conjoints peut se mettre en situation de victime impuissante, ne disant rien mais laissant apparaître sa tristesse, sa colère et son refus de communication qui renvoient ainsi un reproche implicite au conjoint[2].
  • La dérobade : avec le temps, les conjoints cherchent à éviter les situations de tension décrites précédemment, et il est fréquent que l’un d’entre eux, plus généralement le mari[3], se dérobe à la discussion lorsqu’il pressent une escalade de violence.
  • L’échec des tentatives de rapprochement : certains couples ont une gamme très large « d’outils de rapprochement » pour diminuer la tension affective lorsque survient un désaccord, tandis que d’autres s’enlisent dans les conflits, dès qu’ils sont en situation émotive forte.
  • La réinterprétation du passé : lorsque la négativité submerge une relation, ce n’est pas seulement son présent et son avenir qui sont compromis, son passé est également en péril. En effet, une personne ne peut pas mépriser son conjoint sans essayer également d’oublier les bons moments passés, ne serait-ce que par souci de cohérence. S’il en arrive là, le couple est en grand danger.

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Sources de l’image : isockphoto

[1] John M. Gottman, op. cit. p. 16

[2] Les trois attitudes ci-dessus peuvent se succéder ou coexister comme indiqué dans la section 2.5.1. sur le triangle dramatique.

[3] John M. Gottman explique que les conflits conjugaux sont physiquement plus difficiles à supporter pour les hommes, car, d’après les travaux de Dolf Zilmann à l’université d’Alabama, les hommes mettraient statistiquement plus de temps à récupérer d’un stress que les femmes.

40. Secrets pour temps de crise

Mon histoire m’a appris que deux personnes peuvent vivre un coup de foudre puis, un jour, arriver à se détester ![1]

L’escalade de la violence dans les relations interpersonnelles est bien décrite par la psychologie, avec les étapes suivantes :

  • conflit banal, où les conjoints ont un désaccord sur un point précis. On parle alors de conflit d’objet ;
  • conflit d’identité, où l’on en vient à des accusations réciproques, oubliant le problème initial ;
  • escalade mimétique des propos accusatoires sur le mode victime-agresseur,
  • chacun va chercher des alliés en position de sauveur, avec la mise en place d’un « triangle dramatique » dit de Karpman[2].

Figure 13 : le triangle dramatique de Karpman[3]

Les tensions dans les couples ne datent pas d’aujourd’hui. La littérature en parle depuis plus de 2000 ans :

C’est en raison de la dureté de votre cœur que Moïse
vous a permis de renvoyer vos femmes.
Mais au commencement, il n’en était pas ainsi.[4]

Traditionnellement, les formules de la cérémonie du mariage évoquent la période d’épreuve qui arrive immanquablement à toute famille. C’est aussi le cas implicitement lors de la lecture obligatoire de l’article 212 du code civil :

Les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours, assistance.

C’est également le cas lors des échanges de consentement[5] :

La fiancée : Je te choisis comme époux et je me donne à toi

Le fiancé : Je te choisis comme épouse et je me donne à toi

Ensemble : Pour nous aimer fidèlement, dans le bonheur ou dans les épreuves, et nous soutenir l’un l’autre, tout au long de notre vie jusqu’à ce que la mort nous sépare.

Une des spécificités du mariage, est précisément l’alliance qui dure toute la vie, y compris dans les moments d’épreuve.

Dans le mariage les époux s’engagent pour la vie parce qu’ils s’aiment, ils éprouvent un sentiment positif l’un envers l’autre. La raison est aussi présente, en aidant et en confirmant, mais ce n’est pas elle qui motive. Lorsqu’un mari constate qu’il en veut à sa femme et qu’il accepte d’agir pour rester fidèle à son engagement, il ne peut cesser de lui en vouloir par une simple décision prise en une seconde. Ce qu’il peut faire, c’est observer ce qui se passe en lui, observer son discours intérieur et le modifier.
Si chaque fois qu’il constate qu’il lui reproche ceci ou cela,
il se dit « attention, je suis en train de nourrir en moi un sentiment négatif, ce n’est pas dans mon intérêt.
S’il le fait avec sérieux, il arrivera à gérer la situation, à laisser dépérir le négatif et à entretenir un sentiment positif
qui finit par régler le problème[6].

Nous ne reviendrons pas sur les épreuves que traversent tous les humains, comme la maladie, le deuil, le chômage, la perte d’un logement ou d’emploi, les difficultés financières, la solitude, le travail épuisant, etc. Dans ces moments-là, les conjoints se doivent mutuelle assistance dans le respect des lois et des engagements qui règlent la vie conjugale.


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Source de l’image : l’Express

[1] Michael, www.mon-couple-heureux.com/a-propos-2/

[2] https://fr.wikipedia.org/wiki/Triangle_dramatique

[3] www.lefildentaire.com

[4] Matthieu 19, 3-9.

[5] https://croire.la-croix.com/Definitions/Sacrements/Mariage/L-echange-de-consentement-le-Oui

[6] Piron (Claude), conférence au congrès de la fédération internationale des centres de préparation au mariage, 2016.

3 Epilogue du chapitre 3

Chère Sylvie,

La plus grande épreuve de notre vie de couple est survenue après un an de mariage. 

Pour des raisons que je n’ai toujours pas élucidées, j’ai sombré dans un désespoir profond, une sorte de « burn out », comme on dit aujourd’hui. Je n’acceptais plus tes gestes d’amour, que je ressentais comme une pitié, et je refusais de même les paroles et les gestes de nos amis, dont nous étions très proches.  J’étais alors partagé entre l’amour et la haine de mon analyste, qui tenait une place essentielle dans ma vie. J’ai très mal vécu l’arrivée de notre premier enfant, en enviant tous ceux qui témoignaient de l’affection à toi et à lui, alors que j’en étais incapable.

Je te serai éternellement reconnaissant de t’être montrée discrète et patiente pendant plus d’un an et je repense à cette chanson que nous avons écrite ensemble, au moment où je broyais du noir :

L’homme qui s’est laissé abattre,
et qui n’a plus goût à la vie,
dont l’âme est devenue grisâtre
qui ne sent plus le feu en lui

                Qu’il regarde le lys des champs
                Et retrouve un espoir renaissant

Comme cette prairie en friche
le maître te labourera
Que tu sois pauvre ou bien trop riche,
fertile et belle il te rendra
Tu seras comme un lys des champs
Mets en lui ton espoir naissant
Au jour de tes premières fleurs,
quelqu’un avait mis la semence
Elle germera avec bonheur
si tu retournes à l’espérance
                Tu vaux plus que le lys des champs
                Garde en toi l’espoir bien vivant

Me voilà homme devenu
Je ne veux lus emplir les nues
Mais avec toi qui est venue
Chantons notre sauveur Jésus

Regardons bien le lys des champs
Du paradis qui nous attend

Le désespoir s’est estompé quand nous avons déménagé à Amiens, où nous ne connaissions personne. Nous avons cherché, tant bien que mal, à construire notre famille. En arrivant, nous étions trois avec notre fils aîné, et en repartant cinq ans plus tard, nous étions six, avec trois autres garçons. Voici un poème que tu m’as écrit à cette époque :

Flamme de bougie près du verre d’eau amour deviné au bord d’un regard dessin de la lèvre esquissant mon nom douceur d’une vie tant insaisissable… il fait beau de vivre en une maison un jardin de paix un berceau d’enfance il fait doux de vivre auprès de ta main ami de mon âme quand je deviens femme lumière dorée espérance d’être au soir attendu plus tendres et plus sages aventure avec un homme inconnu dont le nom ressemble à toi qui es là…je te dis merci pour tous ces instants où le cœur s’éveille où le bonheur luit notre vie grandit comme un arbre vert tendant ses rameaux vers le ciel de mai notre vie s’avance en courbes très lentes vers ce qui n’est pas vers ce qui se forme au milieu du monde mystérieux et nous apprenons année après an les fleurs et les fruits de chaque saison les jours et les temps de toute moisson  
Sylvie Ducass
Eté 86, 3 ans de mariage  
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39. Acteurs d’un projet commun

Amy et Amy Mindell

Chaque personne et chaque couple est invité à trouver sa finalité propre. Pour les uns ce sera une œuvre politique[1],  pour d’autres l’adoption et l’éducation d’un enfant, pour d’autres encore une œuvre littéraire, scientifique[2] sociale ou artistique[3].

Les familles ouvertes et solidaires accordent une place aux pauvres, sont capables de nouer amitié avec ceux qui connaissent une situation pire que la leur. [A.L. 183]

Cet engagement sur un projet commun peut alors constituer un ciment très fort pour le couple.


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[1] Martin et Coretta Scott King, Beaudouin et Fabiola,  Michèle et Barack Obama, etc.

[2] Par exemple Pierre et Marie Curie

[3] Edith Piaf et Marcel Cerdan.

38. Face aux épreuves de la vie

Source = Défi média

En France la formule du mariage civil évoque une alliance des époux « pour le meilleur et pour le pire ». De fait les personnes rencontrent de multiples épreuves comme le chômage, la maladie, les difficultés financières, les addictions, les trahisons, etc.

Dans les temps d’épreuve, le conjoint est généralement d’une grande aide, mais, parfois, il est la cause de la souffrance ou de l’épreuve, et alors la famille élargie ou les amis peuvent devenir vitaux pour permettre à l’autre conjoint de tenir le coup.

Outre le petit cercle que forment les époux et leurs enfants, Il y a la famille élargie qui ne peut être ignorée[1].

Lorsque la sérénité et la joie sont revenues, le couple peut alors offrir son appui à sa famille élargie et à ceux qui sont dans l’épreuve.

La toxicomanie a aussi été mentionnée comme une des plaies de notre époque, qui fait souffrir de nombreuses familles et finit sou­vent par les détruire. Il en est de même en ce qui concerne l’alcoolisme, le jeu et d’autres addictions.

La famille pourrait être un lieu de prévention et de protection[2].

Pour lutter contre ces fléaux, des associations se spécialisent dans l’accompagnement des couples qui traversent un type particulier d’épreuves, et notamment le handicap, les addictions[3], le deuil, les fausses-couches, etc. Elles proposent une infinité de ressources face à la souffrance, et notamment des vidéos[4].


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[1] Amoris Laetitia, n° 196

[2] Amoris Laetitia, n° 51.

[3] Exemple : https://www.alcooliques-anonymes.fr/

[4] http://www.puitsdejacob.com/conferences/face-a-la-souffrance

37. Face à la routine

L’eau stagnante se corrompt[1]

Le monde parle couramment de « l’usure du temps ». Pour les couples, elle se traduit généralement par une routine qui n’est pas habitée. Elle est alors comme la rouille qui perce peu à peu le fer.

Quand on ne sait que faire des moments à partager, l’un ou l’autre des conjoints finira par se réfugier dans la technologie, inventera d’autres engagements, cherchera d’autres bras ou s’échappera d’une intimité gênante[2].

Des dizaines de sites donnent des recettes pour éviter la routine[3] en proposant par exemple :

  • Un voyage ou petit week-end improvisé ;
  • De nouvelles activités ensemble ;
  • Des relations sexuelles plus variées ;
  • Etc.

Dans la société civile, certains auteurs proposent de ponctuer la routine ponctuée par des rites vécus avec amour :

Pourtant, et c’est bien là le paradoxe de la situation, éviter la routine peut aussi représenter un risque : celui de ne pas être en mesure d’assimiler les valeurs diffusées dans notre environnement, celui de ne pas être capable de répéter les gestes du quotidien aussi efficacement qu’on le devrait (notamment d’un point de vue professionnel) et au final, de perdre en légitimité, tant nous nous éloignons de la définition du rôle qui nous incombe[4].

Ils évoquent aussi quelques remèdes émanant de couples expérimentés :

  • la programmation de moments pour être ensemble gratuitement,
  • des temps de détente avec les enfants,
  • diverses manières de célébrer les choses importantes
  • des espaces de spiritualité partagée.

Dans la vie, chacun des conjoints a son propre rythme, un peu comme les saisons de la nature, avec des temps de floraison, de fruits, mais aussi des temps de maturation, d’intériorisation.

Le temps est un grand maître, il règle bien des choses. Corneille (Sertorius, 1662)

Encore faut-il savoir gérer le temps et à distinguer, comme le faisait Eisenhower, ce qui est urgent, ce qui est important et ce qui ne l’est pas, en adoptant une attitude différente pour les quatre types de situations possibles [5]


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Source de l’image : Photo prise par l’auteur

[1] Amoris Laetitia, 219

[2] Amoris Laetitia, 225

[3] Faire un simple recherche avec les mots-clés éviter la routine.

[4] https://www.reussitepersonnelle.com/eviter-la-routine/

[5] http://cooperation-concept.net/glossary/matrice-eisenhower/

36. Les équilibres dans le couple

La vie d’une personne comme la vie d’un couple nécessite de trouver des réponses quotidiennes à de nombreuses questions, en évitant tout excès qui pourrait la déstabiliser.

Sans épuiser le sujet, voici des domaines sensibles où les époux doivent apprendre à trouver leur propre équilibre.

1. Les parents et la Belle-famille

Après le mariage, chaque couple est amené à trouver une juste distance avec les parents et les beaux-parents. Ni trop lointaine, car les parents sont importants pour chacun ; ni trop proche, car le couple serait trahi si l’un des conjoints retournait dans sa maison parentale, au sens propre (séparation), ou au sens figuré (par le cœur).

Il importe aussi que les conjoints soient solidaires entre eux face à la belle-famille, ce qui oblige chacun à confirmer son choix en faveur de son conjoint et de son couple plutôt qu’en faveur de sa mère ou de son père lorsqu’un conflit se présente ou lorsque la relation avec la famille gêne la vie du couple.

Voici un extrait du code civil français :

L’enfant a le droit d’entretenir des relations personnelles avec ses ascendants. Seul l’intérêt de l’enfant peut faire obstacle à l’exercice de ce droit. Art. 371-4 du code civil

Tandis que la Bible rappelle :

Tu honoreras ton père et ta mère

L’homme quittera son père et sa mère.

2.      La famille élargie et les nécessiteux

La famille européenne, dite nucléaire, diffère profondément de la famille africaine, souvent élargie aux oncles, tantes, neveux et nièces, ainsi qu’à diverses personnes recueillies.

Dans certains pays, spécialement en différentes parties de l’Afrique, la sécularisation n’a pas réussi à affaiblir certaines valeurs traditionnelles, et dans chaque mariage, se réalise une forte union entre deux familles élargies, où l’on garde encore un système bien défini de gestion des conflits et des difficultés[1].

Le pape François consacre plusieurs pages à la famille élargie en valorisant ses bienfaits.

Le petit noyau familial ne devrait pas s’isoler de la famille élargie, incluant les parents, les oncles, les cousins, ainsi que les voisins. Dans cette grande famille, il peut y avoir des personnes qui ont besoin d’aide, ou au moins de compagnie et de gestes d’affection ; ou bien il peut y avoir de grandes souffrances qui appellent une consolation. [A.L. 208]

Là encore, il convient de garder une juste distance avec la famille élargie pour concilier le bénéfice de son expérience et de ses conseils, tout en se préservant du risque d’atteinte à l’intimité et la vie du couple, qui peut être mise à mal par une trop grande promiscuité.

Dans le cadre de l’association « Chemin de partage[2] », un couple accueille chaque mois des personnes atteintes d’un handicap. Les relations sont chaleureuses si bien que beaucoup demandent plus mais le rythme mensuel permet au couple accueillant de concilier vie familiale et vie sociale.

Les couples doivent aussi se protéger des vampires et autres prédateurs qui, sous prétexte de solidarité familiale ou sociale, s’incrustent dans un couple ou une famille, au risque de la faire exploser.

Dans un autre ordre d’idées, les époux doivent prendre leurs précautions juridiques pour éviter qu’en cas de séparation ou de décès, les biens reviennent au conjoint plutôt qu’à la famille élargie, comme c’est le cas selon certaines traditions africaines, en l’absence de contrat spécifique.

3.      Vie professionnelle et vie familiale[3]

La vie professionnelle joue un rôle positif important dans la vie du couple et de la famille, car elle conditionne ses ressources financières, elle entraîne des contraintes importantes en termes d’emploi du temps et elle contribue à la réalisation des aspirations en termes de fécondité sociale. A l’inverse, elle peut s’avérer nocive si elle prend une place trop importante, par exemple en séparant physiquement les époux par des mutations, ou en mobilisant une énergie qui dépasse largement ce qu’il est possible de faire pendant le temps de travail.

La recherche d’un juste équilibre aux différents stades de la vie mérite d’être débattue en famille, pour que chacun des conjoints puisse parvenir à un maximum de cohérence[4] entre :

  • ce qu’il aime faire ;
  • ce qu’il sait faire ;
  • ce qu’il est payé pour faire ;
  • ce dont les autres ont besoin, et en particulier son conjoint et sa famille.

La Bible donne aussi des points de repère :

Tu travailleras à la sueur de ton front […], Marthe, Marthe, tu t’agites et tu t’inquiètes pour bien des choses[5].

4.      Le budget familial

Il importe que les époux s’accordent sur leur budget familial, à partir de leurs valeurs et de leur situation matérielle, en s’entendant sur la répartition des sommes gagnées entre la part des dons, de l’épargne et des dépenses.

Dans la société civile, de nombreux organismes proposent des accompagnements aux couples pour mieux gérer leur budget en bénéficiant des aides sociales. A titre d’exemple, l’UDAF 91 propose des points-conseils budget[6], pour aider les familles dans ce domaine, avec l’appui de professionnels.

Dans une moindre mesure, l’Eglise prodigue aussi des conseils, notamment au cours de la préparation au mariage. Voici quelques propos de l’école du mariage d’Abidjan :

  • Rares sont ceux qui ont regretté d’avoir donné, et la pratique de l’aumône est source de joie, comme le recommandent les religions, la Bible, le Coran ou l’Evangile :
            Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir (Actes 20, 35)

Faites-vous des amis avec le malhonnête argent (Luc, 16)

  • Dans la mesure du possible, il est important d’épargner une part du revenu (ex. 10 %) pour disposer d’un fonds de roulement permettant de dépasser des moments difficiles de maladie ou de chômage et/ou pour investir dans des achats durables ;
  • 80 % des dépenses courantes est un maximum à essayer de ne pas dépasser[7], pour couvrir le loyer, les remboursements d’emprunts, les factures courantes, et le reste à vivre. Il n’est pas déshonorant de demander conseil dans ce domaine où le contexte culturel et le manque d’expérience peuvent entraîner des choix maladroits sources de nombreuses tensions.

Ceux qui souhaitent approfondir la question du budget familial pourront s’inspirer des conseils prodigués en ligne par des sites comme Famille économe[8] ; Vivre avec un petit budget[9] ; gérer sa famille[10], bien gérer son budget[11].

Etant moi-même souvent préoccupé par l’argent, voici trois points de repères qui me parlent :

  • Plaie d’argent n’est pas mortelle (proverbe français du XVIIème siècle)
  • Il avait beaucoup d’argent car il n’avait pas d’amis avec qui partager (Proverbe africain)
  • Regardez les lys des champs, ils ne filent ni ne tissent, mais jamais Salomon dans toute sa gloire ne fut vêtu comme l’un d’eux. (Matthieu 6, 25-34)
image tirée de Vivre et aimer

5.      Face au numérique

Le numérique occupe une place croissante dans la vie quotidienne et comme l’argent, il est un bon serviteur mais un mauvais maître. Il peut être source de tensions et de crise dans un couple et avec les enfants.

Ainsi en France en 2014, 71 % des Français étaient préoccupés par la place prise par les écrans dans leur vie ; 59 % s’en sentaient dépendants ; 46 % des personnes équipées d’un ordinateur portable l’emportaient en vacances.

Le numérique peut aider à la relation, par exemple avec un petit mot, un appel téléphonique ou une vidéoconférence quand on est éloigné, en simplifiant les tâches quotidiennes, mais il peut être vécu très différemment par les deux conjoints. Ils pourront utilement en parler après avoir effectué le test suivant :

Activités effectuées avec le numérique  Temps consacréPlaisir ressenti
De + (peu) à +++ (beaucoup)ElleLuiElleLui
Messagerie    
Journal et informations    
Jeux    
Achats, Courses    
Administratif    
Films / vidéos    
Parler avec les enfants    
…/…    

Le numérique peut aussi être source d’addiction, comme il est possible de le mesurer par de tests en ligne[12], avec les questions suivantes :

 ElleLui
Est-ce que …OuiNonOuiNon
J’allume mon ordi dès le matin ?    
Je consulte mes courriels plusieurs fois par jour ?    
Je ne vois pas le temps passé quand je suis en ligne ?    
Mes proches se plaignent du temps que je passe sur le net ?    
Je supporte difficilement d’être dérangé quand je suis sur le net ?    
Je dois toujours être joignable ?    
…/…    

Voici des exemples de dialogues entre époux, à ce propos[13] , où l’on peut observer le principe des QSMS structuré autour d’un courrier de chacun à chacun comportant en général : 1) une parole bienveillante au début, 2) l’exposé des faits, 3) l’expression des sentiments, 4) les besoins et les frustrations sous-jacents, 5) une excuse, là où on a pu blesser, 6) une demande, 7) un engagement pour l’avenir[14], 8) une marque d’amour finale.

  • Lettre de Jean-Baptiste à Claire : Ma chérie, […] Ce soir, nous devions faire un travail ensemble, mais tu as préféré finir une présentation sur ordinateur pour ton travail. Je me suis senti contrarié […] et je me suis dit « Zut, on n’est jamais disponibles tous les deux en même temps », tout en reconnaissant toutefois « Il faut bien qu’elle avance car elle a un délai pour rendre son travail. » […] Ce qui est touché chez moi, c’est ma peur de ne pas compter à tes yeux, je suis jaloux face à cet ordinateur qui t’accapare. ». Pour t’aimer d’un amour plus responsable, j’aurais pu te préparer une tisane pour être en lien avec toi. […] Je t’aime et je t’embrasse.
  • Lettre de Geneviève à Alain : Mon amour, […] En rentrant à la maison, je me suis mise à la cuisine et tu as filé à l’ordi sans rien dire. […] Je me suis dit « mais où est-il ? … Il n’a pas faim ? … ou il trouve normal et évident que je prépare le repas ? Je me suis sentie envahie par un sentiment de colère : j’en étais réduite au rôle secondaire de préparation des repas alors que tu étais sur internet. J’avais besoin de complicité avec toi dans ce temps de préparation. […] Ce qui a été touché en moi, c’était ma peur de ne pas être importante pour toi. […] Une autre fois], je t’exprimerai plus clairement mon besoin d’une attention plus proche, par un geste, un petit mot d’encouragement… Je t’aime, ta petite femme, Geneviève.
  • Lettre d’Alain à Geneviève : Mon petit chou, […] En rentrant de Nîmes, je me suis précipité à l’ordi en te laissant seule à la cuisine. Je me sentais soucieux et anxieux de répondre rapidement [à un groupe] mais contrarié de te laisser toute seule à préparer le repas. L’urgence du moment, c’était les autres avant toi [car…] j’avais promis d’envoyer ma réponse avant ce soir, et j’ai voulu satisfaire mes besoins d’appartenance et de reconnaissance.  […] j’aurais dû t’expliquer mon souci avant de filer sur l’ordinateur […] La prochaine fois, je te proposerai de décider ensemble des tâches à faire avant de partir chacun de son côté. Je t’aime, Ton amoureux, Alain

Figure 9 : extrait de Vivre et aimer, n°68

6.      Le retour à la maison et le départ des enfants

Ces différents équilibres méritent d’être sérieusement repensés dans les moments où la vie change et par exemple, lorsqu’un des conjoints tombe malade ou termine sa vie professionnelle et revient habiter la maison. Les habitudes prises séparément par l’un et l’autre n’ont plus alors de raison de convenir au nouveau contexte, où chacun aura ses propres besoins et frustrations.

Un dialogue important est alors nécessaire pour rebâtir un nouveau mode de conjugalité, faute de quoi il est possible que le époux se divisent et adoptent un mode de cohabitation plus ou moins pacifique plutôt qu’une vie conjugale.

Cette démarche est aussi très importante pour les enfants, car le couple des parents leur sert de modèle au moment où ils vont poser les choix de leur vie adulte, et ils pourront être amenés à renoncer au mariage s’ils voient leurs parents malheureux.

Armelle Nollet[15] évoque aussi la crise des femmes de 40 à 50 ans qui découvrent à ce moment-là qu’elles se sont sacrifiées à leur mari et à leurs enfants et qu’elles arrivent à une nouvelle étape de leur vie en n’ayant aucune carte en main pour l’affronter. Elles envoient des messages plus ou moins clairs à leurs maris, qui ne les comprennent pas toujours, et alors elles sont tentées de les mettre devant le fait accompli en les quittant.

Chacun traverse des moments de transition, dans lesquels il remet en cause ses raisons de vivre pour les ajuster à sa situation présente. Le conjoint et/ou les amis sont alors un précieux secours.

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[1] Amoris Laetitia, n° 38.

[2] https://www.och.fr/un-reseau-dinitiatives/chemin-de-partage

[3] http://www.viesavie.com/question/comment-gerer-mon-travail-et-ma-vie-de-couple/

[4] Des sociétés comme www.cap-coherence.com propose un accompagnement en mode coaching dans cette perspective.

[5] Livre de la Genèse et Evangile selon St jean.

[6] www.udaf91.fr/services/services-aux-familles/point-conseil-budget.html

[7] Cf. école du mariage à Abidjan

[8] www.famille-econome.com

[9] https://fr.wikihow.com/vivre-avec-un-petit-budget

[10] https://www.gerer-sa-famille.com/comment-calculer-le-budget-familial/

[11] www.caf.fr/allocataires/caf-d-ille-et-vilaine/offre-de-service/logement-et-cadre-de-vie/bien-gerer-son-budget

[12] Par exemple https://www.be.com/perso/tests/1556718-addict-reseaux-sociaux

[13] Vivre et Amimer, n° 68 de septembre 2014 : les NTIC, écrans pour notre relation. www.vivre-et-aimer.org

[14] Cf Vivre et aimer, au § 4.4.5.4

[15] Conseillère conjugale, Secrétaire générale du CLER Amour et Famille, lors d’un entretien du 18 avril 2019.

35. L’accueil de l’enfant

Simone et Ange-Daniel

Autrefois en France et encore aujourd’hui en Afrique, les grands frères et les grandes sœurs s’occupaient de leur petit frère ou petite sœur, sous le contrôle des parents, et ils acquéraient ainsi une expérience importante pour l’accueil de leur futur enfant. Parfois, les époux vivent à proximité des parents, des grands-parents et de la famille élargie si bien que, lors de la naissance de leur enfant, des personnes expérimentées sont présentes aux côtés des époux devenus parents. Bien souvent ce n’est pas le cas, et nombre de parents accueillent leur enfant sans avoir aucune expérience dans ce domaine.

L’expérience de la maternité est si profonde
qu’elle bouleverse l’idée qu’on se fait de soi-même
et de tout son système de valeurs[1].

En tous cas, l’arrivée d’un enfant bouleverse la vie des couples et il n’est pas rare qu’elle entraîne une crise, pouvant aller jusqu’à la séparation. Cette crise résulte de l’incompréhension par les conjoints de ce qui leur arrive, et de la difficulté qu’ils ont parfois à accepter leurs propres réactions, qui peuvent être positives et joyeuses pour l’un ou l’autre, mais aussi négatives, comme par exemple dans les cas suivants :

  • surtout s’il a été enfant unique, un des conjoints peut être déconcerté par l’arrivée de l’enfant qui bouleverse  ses habitudes ;
  • en général la mère, et parfois le père peut, au contraire, être tellement absorbé par l’enfant qu’il en oublie la relation conjugale. Le conjoint peut alors avoir du mal à s’y retrouver et il risque de vivre l’enfant comme un rival.

Au-delà de la préparation à l’accouchement, il importe donc que les époux se préparent à la venue de l’enfant en accueillant par exemple les propositions :

  • de la société civile, sur des sites comme « je suis enceinte le guide[2] » ;
  • de les sociétés religieuses, avec des initiatives comme celles de l’Institut de la famille du collège des Bernardins[3], ou de la Maternité St Joseph (14ème) qui offre des soirées ouvertes à tous les futurs parents, une série de vidéos[4], et des liens sur des associations spécialisées
    • Association SOS Préma[5] : information et soutien pour les parents d’enfant prématuré.
    • Association Sparadrap[6] : pour les enfants malades, hospitalisés.
    • Association Jumeaux et plus[7] : pour les parents de jumeaux et de naissances multiples.

Une fois l’enfant venu au monde, son éducation est une tâche délicate qui mobilise une grande énergie du couple.  .

Il s’agit d’un travail à deux, car l’exemple compte plus que les paroles, et que chacun des parents apporte sa part pour satisfaire les quatre besoins fondamentaux de l’enfant : être aimé, être apprécié, être protégé et recevoir progressivement la liberté adaptée à son âge.


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[1] Jean Gottman et Nan Silver, Les couples heureux ont leurs secrets, Paris, Lattes, 2000, p. 79.

[2] https://jesuisenceinteleguide.org

[3] https://www.collegedesbernardins.fr/formation/preparation-spirituelle-la-naissance

[4] https://www.hpsj.fr/maternite/informations-pratiques/nos-videos/

[5] https://www.sosprema.com/page/173781-accueil

[6] https://www.sparadrap.org/

[7] http://www.jumeaux-et-plus.fr/

34. L’attente de l’enfant

L’enfant fait accéder les époux aux rôles de père et mère, en leur faisant en partie revivre ce qu’ils ont vécu avec leurs propres parents quand ils étaient eux-mêmes enfants.

Si les parents sont comme les fondements de la maison,

les enfants sont comme les pierres vivantes de la famille[1].

Comme en témoignait déjà la Bible, avec tant de femmes stériles, bénies de Dieu dans leurs vieux jours, un nombre croissant de couples[2] vit  aujourd’hui la souffrance de la stérilité biologique,

Les couples qui ont des difficultés à concevoir et mettre au monde un enfant désiré, s’efforcent d’en parler entre eux et avec d’autres couples concernés[3], d’observer les méthodes naturelles[4], et, pour certains d’entre eux, de prier. Ils vont aussi effectuer des examens médicaux, et pratiquer ensuite divers traitements :

  • Traitements naturels à base de plantes et d’une meilleure hygiène de vie ;
  • Traitements médicaux allopathiques ;
  • Traitements et accompagnements psychologiques permettant de lever les blocages éventuels ;
  • Techniques de procréation naturelles médicalement assistées, dont le taux de réussite aux Etats Unis, est parfois jugé supérieur aux techniques de fécondation In Vitro[5] ;
  • Techniques de procréation médicalement assistées, en pleine évolution, non sans soulever des problèmes bioéthiques, évoqués notamment par l’Eglise[6].

Des week-ends spécifiques sont organisés pour les couples en espérance d’enfants, par exemple à Lyon[7].

La fécondité du couple peut aussi s’exprimer dans d’autres domaines, et en particulier par l’adoption ou par d’autres moyens de fécondité sociale.

Le choix de l’adoption et de se voir confier un enfant exprime une fécondité particulière de l’expérience conjugale[8]

Mon épouse et moi n’avons pas adopté d’enfants, mais nous avons parrainé un jeune orphelin russe
en lui écrivant une lettre épisodiquement.
Vingt ans après, nous sommes allés le voir et, lorsqu’il nous a fait visiter l’orphelinat où il avait été élevé, il a témoigné que lorsqu’il était jeune, il disait à qui voulait l’entendre : « Moi, je ne suis pas orphelin, j’ai une famille en France. » Aujourd’hui, il est devenu infirmier et bientôt, il sera médecin.

Parfois une fausse-couche vient interrompre le cycle de la vie. D’autres fois l’examen prénatal révèle une malformation de l’enfant attendu, ce qui constitue une épreuve que le couple doit s’efforcer d’affronter en se posant la question de garder ou non l’enfant. Cette question se pose aussi aux familles qui n’ont pas les moyens d’élever un enfant, aux mères célibataires, et/ou aux femmes violées, puisque, notamment dans ces cas, société peut leur recommander l’avortement.

Figure 8 : Publicité pour l’avortement en 2019 à Johannesburg.

Cette voie est diamétralement opposée à l’enseignement de l’Eglise et laisse des séquelles que la société passe en général sous silence : dépression, culpabilité, regrets, etc. 

Voici ce qu’écrit l’Eglise :

Tout enfant qui est formé dans le sein de sa mère est un projet éternel de Dieu le Père et de son amour éternel :

La femme enceinte peut participer à ce projet de Dieu
en rêvant de son enfant. Toutes les mamans et tous les papas ont rêvé de leur enfant pendant neuf mois.

À toute femme enceinte, je voudrais demander affectueusement : « Protège ta joie, que rien ne t’enlève la joie intérieure de la maternité. Cet enfant mérite ta joie.

Ne permets pas que les peurs, les préoccupations, les commentaires d’autrui ou les problèmes éteignent cette joie d’être un instrument de Dieu pour apporter une nouvelle vie au monde. » [AL. 168-171]

Dans tous les cas, les personnes concernées sont invitées à ne pas s’isoler et à accueillir les propositions qui leur sont faites :

  • par la société civile[9] avec le bureau des adoptions du département, les centres hospitaliers universitaires (ex Ugomps de Nantes et SAFED de Rennes) et des associations comme l’association Age-Moïse, la Famille adoptive française, le centre Anjorrant, le CNAOP ; Emmanuel SOS adoption[10], etc.
  • par les sociétés religieuses, avec des associations comme Mère de miséricorde[11] fondée par des médecins chrétiens avec un charisme d’écoute et d’accompagnement face à l’éventualité d’un avortement.
Publicité pour l’avortement, Johannesburg, 2019

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Source de l’image : Expectant mother

[1] Amoris Laetitia 14.

[2] On considère que l’infertilité ou l’hypofertilité touche près de 20 % des couples en France.

[3] Une voie parmi d’autres est celle des réseaux sociaux https://www.facebook.com/groups/1487203021491248/

[4] www.methodes-naturelles.fr

[5] http://fertilitycare.fr

[6] http://eglise.catholique.fr/sengager-dans-la-societe/eglise-et-bioethique/que-dit-leglise/

[7] https://www.chemin-neuf.fr/fr/propositions/cana/pour-mon-couple/week-ends-cana-couple/5cd446b7396588d154cea75f/week-end-couples-en-esperance-d-enfant—lyon

[8] Amoris Laetitia, n° 82

[9] https://jesuisenceinteleguide.org/situations-particulieres/les-possibilites-dadoption/

[10] http://www.emmanuel-sos-adoption.com/

[11] http://www.meredemisericorde.org/qui-sommes-nous/

33. La parentalité responsable

En 1960, le terme de parentalité est donné par le psychiatre et psychanalyste Racamier. Il désigne le processus de maturation psychique que la mère (maternité) et le père (paternité) suivent en devenant parents. Dans les années 80, les sociologues qualifient les foyers, dans lesquelles une femme seule élève ses enfants, de « monoparentalité ». A partir de ces années il existe une pluralité de formes d’être parents[1].

Là encore, les approches de la société civile et de l’Eglise diffèrent profondément.

En France, la cérémonie du mariage civil impose la lecture de l’article 371 du code civil, aliéna 1, sur l’autorité parentale :

L’autorité parentale est un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l’intérêt de l’enfant. Elle appartient aux parents jusqu’à la majorité ou l’émancipation de l’enfant pour le protéger dans sa sécurité, sa santé et sa moralité, pour assurer son éducation et permettre son développement, dans le respect dû à sa personne. Les parents associent l’enfant aux décisions qui le concernent, selon son âge et son degré de maturité.

Plus généralement, la société civile s’attache à la planification familiale et au contrôle des naissances, c’est-à-dire aux politiques gouvernementales nationales ou étatiques visant à la modification du taux de fécondité d’un pays, sans exclure :

  • la stérilisation, que les Nations Unies ont toutefois condamnée la stérilisation de masse en 2014[2] en réaffirmant que, comme toute méthode contraceptive, elle ne doit être pratiquée qu’avec le consentement libre, entier et éclairé de la personne concernée.
  • l’avortement de masse, considéré comme un droit de la femme, que les experts des Nations Unies continuent à promouvoir en appelant de leurs vœux l’abrogation de toute loi visant à en restreindre la pratique[3].

L’Eglise, pour sa part, condamne fermement l’avortement et évoque les termes de paternité et maternité responsables, considérant qu’il revient au couple de décider du nombre d’enfants à accueillir, selon leurs capacités d’éducation et leur situation concrète :

Conformément au caractère personnel et humainement complet de l’amour conjugal, la bonne voie pour la planification familiale est celle d’un dialogue consensuel entre les époux, du respect des rythmes et de la considération de la dignité du partenaire […]
D’un commun accord et d’un commun effort, [les époux] se formeront un jugement droit : ils prendront en considération à la fois et leur bien et celui des enfants déjà nés ou à naître ; ils discerneront les conditions aussi bien matérielles que spirituelles de leur époque et de leur situation ; ils tiendront compte enfin du bien de la communauté familiale, des besoins de la société temporelle et de l’Église elle-même.

Ce jugement, ce sont en dernier ressort les époux eux-mêmes qui doivent l’arrêter devant Dieu[4].

Quelles que soient les convictions des parents, le choix d’accueillir un enfant n’est pas une décision à prendre à la légère. Il est occasion de dialoguer dans le couple, mais aussi d’informations préalables, par exemple sur les méthodes de régulation des naissances.

Dans la société civile, le site « choisir sa contraception »[5] propose un tableau comparatif de 16 méthodes de contraception, avec leur efficacité théorique et pratique, en privilégiant nettement les méthodes artificielles, qui constituent 14 des 16 méthodes présentées.

Inversement, les sociétés religieuses privilégient souvent les méthodes naturelles, considérant que les méthodes artificielles risquent de soumettre la femme, et parfois l’homme, à une tyrannie du plaisir de l’autre ou de soi, qui n’est plus régulé par le rythme de la nature, qu’elle peut entraîner des effets secondaires sur le rythme hormonal, sans compter l’impact  sur l’environnement[6].

Contrairement aux idées reçues, les méthodes naturelles font des progrès constants, pour aboutir actuellement à des méthodes élaborées comme Cyclamen[7], qui ont fait leurs preuves tant pour les couples qui désirent un enfant, que pour ceux qui préfèrent attendre.

Dans ce domaine intime, la société civile et les sociétés religieuses proposent divers conseils et accompagnements spécialisés comme par exemple :

  • FertilityCare et NaProTechnologie pour les soins et la gestion de la fertilité naturelle[8]
  • TeenSTAR : Pédagogie pour une SexualiTé Adulte et Responsable[9] à destination des jeunes ;
  • Le Cler, en France, avec son site dédié aux méthodes naturelles[10], son groupe Facebook[11] et son guide à télécharger[12].

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Source de l’image : lesalonbeige

[1] Virginie DENEUFVE, http://mda44.free.fr/public/parentalite/historique_et_definitions.pdf

[2] http://www.who.int/reproductivehealth/publications/gender_rights
/eliminating-forced-sterilization/en/

[3] https://news.un.org/fr/story/2016/09/344672-des-experts-de-lonu-appellent-abroger-les-lois-restrictives-sur-lavortement

[4] Amoris Laetitia 222.

[5] https://www.choisirsacontraception.fr/

[6] http://www.femmes-plurielles.be/contraception-hormonale-quel-impact-sur-lenvironnement/

[7] http://methodes-naturelles.fr/

[8] http://www.fertilitycare.fr/

[9] http://teenstar.fr/ voir la page correspondante à la section 4.4.6.

[10] http://www.methodes-naturelles.fr

[11] http://www.methodes-naturelles.fr/actualites/rejoindre-le-groupe-facebook-methodes-naturelle

[12] http://www.methodes-naturelles.fr/documents-a-telecharger