Signée par le pape François le 23 mai 2021,la Constitution apostolique Pascite Gregem Dei réforme le Livre VI (Les sanctions pénales dans l’Église) du Code de droit canonique promulgué en 1983. Elle débute par ces mots : « Soyez les pasteurs du troupeau de Dieu; veillez sur lui, non par contrainte mais de plein gré, selon Dieu» (1P 5, 2). Fruit d’une réflexion débutée en 2017, elle vise à «répondre de manière adéquate aux besoins de l’Église dans le monde entier, car il est apparu évident que la discipline pénale promulguée par saint Jean-Paul II le 25 janvier 1983 dans le Code de droit canonique devait également être révisée, et qu’elle devait être modifiée de manière à permettre aux pasteurs de l’utiliser comme un instrument salvifique et correctif plus agile, à employer rapidement et avec charité pastorale pour éviter des maux plus graves et apaiser les blessures causées par la faiblesse humaine ».
Dès le début de son pontificat, dans l’exhortation apostolique Evangelii Gaudium, le 24 novembre 2013, le pape François dénonçait déjà un cléricalisme excessif … comme une manière déviante de concevoir l’autorité dans l’Église. … Le cléricalisme engendre donc une scission dans le peuple de Dieu, ce qui, selon Alphonse Borras, reviendrait alors à ignorer cette distinction entre pouvoir et autorité. L’autorité ecclésiale se considère alors comme seule détentrice du pouvoir collectif … au risque de transformer une dynamique ecclésiale collective en repli identitaire d’une minorité dominante, couvrant au passage des abus d’autorité et de pouvoirs individuels. (Cf. Denis Fricker, Pouvoir et autorité dans Mt 18. RDC 70, 2020, p. 91-114)