Certains patriarches de la Bible étaient polygames, comme Abraham, Jacob, et Salomon. De ce fait, la loi juive (Torah) permettait explicitement la polygamie bien que celle-ci n’y soit pas présentée comme un mode de vie idéal et n’y soit pas du tout encouragée. Le Talmud de Babylone autorisait la polygamie infinie ou en la limite à quatre épouses. En revanche, deux courants voient le jour lors de la discussion du Talmud de Jérusalem : l’un tolère la polygamie, l’autre pose le principe monogamique du mariage[1].Au fil des siècles, les Israélites prennent l’habitude de n’épouser qu’une seule femme. La polygamie est officiellement interdite pour les Juifs ashkénazes au XIe siècle par Rabbenu Gershom. Depuis lors, cette interdiction est également adoptée par la grande majorité des Juifs séfarades. Elle est officiellement interdite dans l’Etat d’Israël.
Quant au divorce, la Thorah l’évoque en ces termes :
Si un homme prend une épouse et a consommé le mariage, et il arrive qu’elle ne trouve plus grâce à ses yeux, parce qu’il aura découvert en elle de l’inconduite, il lui écrira un acte de rupture, le lui remettra en mains propres et la renverra de chez lui. Elle quittera sa maison, s’en ira et épousera un autre homme – Deutéronome 24, 1-2
Ainsi, selon la loi biblique, un couple marié n’est délivré du lien matrimonial qu’à travers la transmission d’un acte de divorce donné par le mari à l’épouse. Ce document, communément appelé par son nom araméen « guett », est bien plus qu’une preuve de la dissolution du mariage pour le cas où l’un ou l’autre souhaite se remarier : ce document est ce qui effectue le divorce[2]. En fait, la procédure du guett est tellement complexe qu’elle ne peut être correctement menée qu’en présence d’experts en la matière. De fait, la loi rabbinique invalide systématiquement tout guett qui n’a pas été écrit et transmis devant des experts.
On remarquera ici que le divorce est à l’initiative de l’homme mais pas de la femme, et que celle-ci peut être prise en otage sui son mari ne lui remet pas le guett.
On constatera aussi que le divorce religieux juif est difficile. Le rabbin Aron Moss le considère comme une tragédie, tout en étant parfois le bon choix[3].
Malheureusement, la difficulté du divorce ne suffit pas à l’enrayer et, comme dans la société civile, le nombre de divorces juifs augmente dangereusement. Ainsi certains groupes juifs proposent de prévenir plutôt que de guérir, en instituant par exemple un projet d’école des couples juifs[4].
Ainsi le judaïsme encourage la sexualité dans le cadre du mariage mais, d’après le Centre Communautaire Laïc Juif de Bruxelles[5], sa vision est ambivalente, à la fois permissive et répressive. Comme ailleurs dans la société, des sites spécialisés proposent des informations sur la vie de couple et le mariage[6], ainsi que des forums spécialisés pour dialoguer avec des conseillers conjugaux comme Malka BarNeron[7], respectant les lois et préceptes juifs. Ils abordent des sujets classiques, à la fois sous l’angle de la psychologie et de la tradition religieuse avec son vocabulaire spécifique :
- le mazal (bonne étoile) et le choix du conjoint :
- Chalom Bayit (paix au foyer) et l’harmonie conjugale ;
- les lois de Nidah (pureté familiale) et de Mikvé (bain rituel pour les ablutions)
- le drame du coût du mariage
- …/…
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[1] Source de l’image : http://thebigfatjewishwedding.com/2013/brittany-andrews-jewish-southern-style-wedding/
[2] https://fr.chabad.org/library/article_cdo/aid/1161382/jewish/Le-divorce-juif-en-bref.htm
[3] https://fr.chabad.org/library/article_cdo/aid/1161071/jewish/La-vision-juive-du-divorce.htm
[4] https://www.ecoute-juive.com/vie-juive-societe-actualites/ecole-des-couples-presentation-du-projet.php
[5] http://www.cclj.be/actu/judaisme-culture/sexualite-autorisee-mais-maitrisee
[6] https://www.ecoute-juive.com/les-dossiers.php
[7] https://www.ecoute-juive.com/questions-reponses/questions-reponses-sexualite-judaisme.php
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