Lorsqu’un mariage vire à l’aigre, le mari et la femme ne sont pas les seuls à en souffrir, les enfants en pâtissent également [Jean Gottman, op. cit. p. 20]
Compte tenu de ses valeurs, la société civile s’efforce de protéger l’enfant plutôt que le couple.
Figure 15 : mes parents se séparent[1]
L’Eglise aussi évoque la souffrance des enfants :
Les Pères synodaux ont aussi souligné les conséquences de la séparation ou du divorce sur les enfants qui sont, dans tous les cas, les victimes innocentes de cette situation. Au-delà de toutes les considérations qu’on voudra avancer, ils sont la première préoccupation, qui ne doit être occultée par aucun autre intérêt ou objectif. Je supplie les parents séparés : il ne faut jamais, jamais, jamais prendre un enfant comme otage ! [A.L. 24]°
La crainte d’un enfant c’est d’être laissé seul, abandonné, aussi les parents rassurent-ils habituellement leurs enfants en les prenant dans leurs bras, en leur disant qu’ils les aiment et ne les abandonneront pas. Ainsi font des milliers de parents pour calmer les angoisses enfantines, en se servant éventuellement des contes pour enfants, tels que celui du Petit Poucet. Les enfants se construisent généralement sur cette croyance que leurs parents les aiment et ne les abandonneront jamais.
Au moment de la séparation du couple, les enfants peuvent être ponctuellement soulagés si la violence verbale ou physique a rendu l’atmosphère invivable, mais le monde de leurs certitudes d’enfant s’effondre alors. En effet, la confiance en soi se construit sur des paroles que l’on croit vraies. Quelle tristesse quand on découvre que les promesses parentales se sont dissoutes.
Même si un conjoint parle toujours respectueusement du conjoint séparé, son attitude troublera l’enfant qui se demandera : si Papa ou maman étaient quelqu’un de bien, pourquoi sont-ils allés chercher quelqu’un autre ?
Si la relation entre les parents rend évident que non seulement l’amour n’est plus, mais que le respect et l’estime ont également disparu, alors l’enfant qui a mis sa confiance en eux va se demander qui il est lui, et qui sont ses parents.
Il en résulte tout un travail à faire pour restaurer chez l’enfant l’espérance de la vie sur la base de la confiance en la parole donnée, alors que celle qui a été donnée entre les parents n’a pas été respectée. En l’absence d’un tel travail, il y a de fortes chances que l’enfant ne veuille pas se marier, lorsqu’il pourrait le faire, car l’image du divorce de ses parents le hante.
Pour terminer sur une note d’espoir, rappelons que, si le mal se transmet de génération en génération, le bien se transmet encore bien plus loin, comme le dit le livre de l’Exode :
Moi, le Seigneur ton Dieu, je suis un Dieu jaloux : chez ceux qui me haïssent, je punis la faute des pères sur les fils, jusqu’à la troisième et la quatrième génération ; mais ceux qui m’aiment et observent mes commandements, je leur montre ma fidélité jusqu’à la millième génération. Exode 20:5-6
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