L’apprentissage du dialogue et du partage dépend de la maturité et de l’intelligence émotionnelles[1] des personnes concernées.
Des psychologues et des accompagnateurs ont formalisé ces différentes notions qui peuvent être utiles pour les couples et les conjoints :
La maturité s’atteint quand une personne repousse ses plaisirs immédiats pour des valeurs à long terme[2]
La maturité est un âge où on cesse de se tromper soi-même[3].
Prendre ses responsabilités, cela veut dire cesser de déléguer notre liberté et nos émotions à des facteurs extérieurs, que ce soit les autres (notre ex, notre mère, notre voisin…) ou des circonstances extérieures comme la crise économique, la décision d’un tribunal, les impôts…[4].
Voici quelques points de repères utiles pour les couples et les accompagnateurs, à propos des sept stades[5] de la maturité émotionnelle :
- L’émotion (colère, peur, joie, tristesse…) est refoulée ou niée ;
- l’émotion est reconnue par les signes physiques qu’elle procure (chaleur, tremblement, crispation…), mais son expression est réprimée ;
- l’émotion s’exprime sous la forme d’une autre émotion. En effet, chacun s’efforce de respecter un code d’éducation où certaines émotions sont autorisées et d’autres interdites[6]. On parle de racket des émotions ou de « sourire commercial » ;
- l’émotion est exprimée, mais de façon désordonnée, disproportionnée. On explose de colère ou on fond en larmes, à cause d’une insuffisante maîtrise de soi ;
- l’émotion est exprimée de façon juste, en relation avec ce qui la déclenche, mais sans chercher au-delà ;
- l’émotion est exprimée et accompagnée de l’expression d’un besoin, par exemple, « j’ai peur et je me sens en danger, car j’ai besoin de sécurité »
- l’émotion et le besoin sont exprimés et ils sont accompagnés d’une demande par exemple : « j’ai peur et je te demande de conduire en laissant une distance suffisante avec la voiture de devant »
La plupart des personnes en difficulté ont besoin d’un accompagnement qui débute par un minimum d’apprentissage de la maturité émotionnelle, sachant que si les émotions sont niées, la personne sera en souffrance psychique et physique par la somatisation (ex : j’en ai plein le dos), et elle aura tendance à accuser les autres et notamment son partenaire (ex : tu me casses les pieds).
L’apprentissage de la maturité émotionnelle et de la communication non violente permet donc à la personne concernée d’accueillir son émotion ou son sentiment du moment, d’identifier son besoin sous-jacent et la frustration qu’elle ressent et de formuler une demande audible par son interlocuteur, du fait que les besoins fondamentaux (sécurité, amour, liberté, reconnaissance…) sont partagés par tous les êtres humains[7].
Ayant commencé à apprivoiser mes émotions, j’en éprouve de la joie :
Depuis longtemps, je cherchais des amis à l’extérieur de moi, et je courrais partout en réfléchissant beaucoup, au point d’attraper des insomnies, de dépendre des autres et d’être parfois malheureux. Mes nouvelles amies, les émotions, quel bonheur de vous savoir tous les jours au-dedans de moi et de découvrir votre rôle précieux.
- Mon amie la joie, quand tu es là, tu me renseignes sur ce que j’aime vraiment, et que je peux donc choisir consciemment pour avancer vers le bonheur, et par exemple, marcher dans la nature, vivre des moments de solitude emplis d’intuition, rencontrer des gens qui m’accueillent et m’adoptent ;
- Mon amie la tristesse, quand tu apparais, c’est pour me dire qu’un de mes besoins essentiels est frustré. Tu me renseignes sur mes vrais besoins et tu m’indiques là où je dois inventer pour me libérer de ce qui m’attache encore
- Mon amie la peur, tu m’avertis d’un danger imminent, et tu m’invites à la prudence si je vois le danger ou à la réflexion si je ne le vois pas encore. Parfois, tu t’imposes et prends trop de place au point de me dominer, mais, en cheminant ensemble paisiblement, nous finirons bien par nous apprivoiser ;
- Mon amie la colère, tu portes bien ton nom d’émotion, car tu m’as fait sortir de ma zone de confort. Parfois, il m’a fallu du temps pour passer de la colère contre les autres à la colère pour de justes causes. Grâce à toi, j’ai pu dépasser ma peur, inventer, et me lier d’amitié avec ceux qui luttaient aussi pour la justice.
- Mon amie la honte, jusqu’à maintenant, je te fuyais et faisais tout pour te cacher et t’oublier. Ces derniers mois, tu es presque devenue mon émotion préférée car tu me permets de savoir quand je dépasse des limites, et tu m’incites à inventer d’autres voies pour mieux me respecter et respecter les autres ;
- Mon amie le dégoût, tu apparais chaque fois que j’emprunte des chemins contraires à mon vrai désir et, comme ta sœur la joie, tu m’apprends ainsi à réorienter mes pas vers le bonheur ;
- Mon amie la surprise, sans toi la vie est terne et morne. Tu n’es pas toujours agréable mais le ciel bleu et limpide nécessite parfois un orage violent pour assainir le temps.
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Source de l’image : http://nospensees.com/8-choses-revelent-maturite-emotionnelle/
[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Intelligence_émotionnelle
[2] Joshua L. Liebman
[3] Ralph Waldo Emerson
[4] Virginie Loy, https://une-chose-par-jour.com/la-maturite-emotionnelle/
[5] https://www.orygin.fr/coaching-individuel/maturite-emotionnelle/
[6] En occident, les garçons ne doivent jamais avoir peur, ne peuvent pas pleurer tandis que les petites filles seront autorisées à pleurer mais pas vraiment à exprimer leur colère.
[7] http://atcc-institut.fr/ Approche et transformation constructive des conflits ;
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