Comme au chapitre précédent, voici un secret d’amour personnel qui évoque la période de nos fiançailles :
Chère Sylvie,
Lors de nos fiançailles, notre amour réciproque a grandi, révélant notre être profond, et découvrant nos espoirs et nos blessures, tantôt acceptés par l’autre, tantôt niés et oubliés.
Nos dialogues ont parfois débouché sur des « scènes de ménage », que je trouvais humiliantes et violentes. Nos réconciliations suivaient des voies différentes d’une fois sur l’autre. En tous cas, le ciel de ma vie avait cessé d’être gris et moite, pour devenir venteux, parfois orageux, avec de belles éclaircies et des splendides ciels bleus.
Pour toi, j’observe à la lecture de ton poème, que cette période était imprégnée de douceur :
Un rideau de peupliers verts
tapissait notre chambre de tentures offertes
nous partions en barque nuptiale
et je crois que c’était un rêve
les peupliers verts et argent
nous adressaient des signes de reconnaissance
et sonnaient les chants des oiseaux
comme des carillons limpides
nous partions visiter le monde
un nouveau monde entr’aperçu
un matin plus joyeux que toutes les images
dans la douceur complice des arbres amis
et dans la paix vivante d’un premier regard.
Aujourd’hui, je repense au grand bouquet de genets que notre témoin de mariage t’avait offert le 23 mai 1983. Son image s’est gravée dans mon esprit, au point que je le revois aujourd’hui comme si c’était hier.
Ton mari, Alain
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Source de l’image : Monet : Peupliers sur l’Epte (Edimburg)
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