Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas[1]
Le sentiment amoureux compte parmi les ressentis humains les plus forts : il se traduit par une émotion intense qui envahit notre être à la vue ou à la pensée d’une personne en particulier. Il produit un état d’exaltation et de grande énergie, un sentiment de bien-être. L’amour naissant se manifeste souvent par des signes qui ne trompent pas : palpitations, gorge nouée, mains moites, ou encore un bonheur immense qui nous envahit à la pensée ou à la vue de cet être désiré ?
Qu’il me donne les baisers de sa bouche :
meilleures que le vin sont tes amours ![2]
Au début de la relation, les amoureux vivent une sorte de romance, un temps de grâce. Chacun admire l’autre en s’émerveillant de ses qualités. Ils ont des valeurs communes qu’ils sont heureux de partager. Ils sont heureux d’être ensemble car ils ont l’impression que l’autre comble tous leurs besoins. L’harmonie est palpable, et chacun souffre de devoir se séparer, ne serait-ce qu’un moment.
Les amoureux sont seuls au monde[3]
Ce sentiment amoureux est beau et heureux, au point que certain le recherchent sans fin, en changeant de partenaire lorsqu’il s’estompe, sans véritable souci de l’être aimé, mais pour jouir de leur propre sentiment. Pas question alors de fidélité ni de mariage.
Les Pères synodaux ont fait allusion aux actuelles tendances culturelles qui semblent imposer une affectivité sans limites […] une affectivité narcissique, instable et changeante qui n’aide pas toujours les sujets à atteindre une plus grande maturité[4]
L’émotion qui s’installe en l’absence de l’autre est un élément important pour écouter et connaître ses propres besoins, faire mûrir son désir et s’exercer à aimer.
L’homme quittera son père et sa mère,
il s’attachera à sa femme et tous deux ne feront plus qu’un[5]
Si l’on n’a pas suffisamment quitté intérieurement son père ou sa mère, le sentiment amoureux qui nous habite risque d’être une imitation de l’amour des parents, et donc une envie. Tôt ou tard, l’envie va tomber au profit d’un désir personnel, d’où l’importance du discernement, seul ou avec de l’aide.
Tu ne convoiteras pas la femme de ton voisin[6]
Si l’émotion, le sentiment et la sensualité sont forts au point d’annihiler la raison, on parle alors de coup de foudre, mais il peut aussi exister d’autres formes de sentiment amoureux, plus paisibles, comme, par exemple, un profond bien-être en compagnie ou à la pensée de l’être aimé.
Ainsi, le temps de grâce, appelé parfois « lune de miel », est éphémère et, au premier temps de l’amour, succède immanquablement une étape dans laquelle les signes de la passion diminuent progressivement, l’image idéalisée s’effrite, la fixation sur l’autre disparaît, chacun retrouve ses centres d’intérêts et redonne une place à d’autres personnes dans sa vie.
Il peut s’ensuivre une désillusion dont nous aurons l’occasion de reparler.
Source de l’image : http://perlim.blogspot.com/2013/11/linstant-psy-quand-juliette-rencontre.html
[1] Blaise Pascal, Mathématicien, Philosophe, Physicien, Scientifique, Théologien français (1623 – 1662)
[2] Cantiques des cantiques, 1, 2.
[3] Dicton français. Voir aussi https://www.mon-poeme.fr/citations-amoureux/
[4] Amoris Laetitia, 41.
[5] Genèse 2, 24.
[6] Neuvième commandement donné à Moïse pour rester libre.
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